Helena Rubinstein , la femme qui inventa la beauté de Michèle Fitoussi

Héléna Rubinstein, la femme qui inventa la beauté
de Michèle Fitoussi

Grasset (septembre 2010)
496 pages

Résumé

Avant d'être une marque de cosmétiques, Helena Rubinstein eut un destin. Et quel destin, quelle incroyable aventure ! On connaissait la milliardaire couverte de bijoux peinte par Dali ou Picasso, l'impératrice de la beauté qui transforma l'image de la femme en lui tendant le miroir de la jeunesse éternelle, la travailleuse acharnée qui parcourait la planète au pas de charge, s'arrêtant à peine dans l'une de ses sublimes demeures, mais savait-on que cette "Hearst à l'échelle féminine" fut d'abord une petite polonaise ? Née en 1872 dans le quartier juif de Cracovie, aînée d'une famille de huit filles, Helena sut dire non aux conventions. Elle resta libre et sut imposer sa vision. De l'Australie où elle s'exila à l'âge de 24 ans, pionnière des soins de beauté, à New York où elle mourut princesse cosmopolite à 93 ans, la vie d'Helena Rubinstein fut un roman. Un roman où se croisent tous les talents de l'époque, de Poiret à Chanel en passant par Louise de Vilmorin, une saga éblouissante, faite de krachs boursiers et de chagrins d'amour, de drames conjugaux et de diamants croqués.
Sous la plume vive de Michèle Fitoussi, Helena Rubinstein est l'illustration en actes d'un siècle de conquêtes pour les femmes, par les femmes : "Si je ne l'avais pas fait, d'autres que moi l'auraient fait".

Mon avis

Je n'ai jamais été réellement attirée par le genre littéraire qu'est la biographie , mais lorsque Blog-o-Book et les éditions Grasset ont proposé ce partenariat, j'ai tout de suite eu envie de postuler.
J'avais bien sûr entendu parler  de la marque de cosmétique Héléna Rubinstein, mais ce qui m'a surtout poussée, c'est que je me suis souvenue avoir lu à leurs sorties dans le milieu des années 80  les deux livres de Paul Loup Sulitzer,très largement inspirés de la destinée d'Héléna Rubinstein : Hannah et l'impératrice, . J'avais une quinzaine d'années , et avait été marquée par l'histoire de cette self -made woman (c'était très à la mode à l'époque).

Ici , Michèle Fitoussi nous fait revivre la destinée hors du commun de ce petit bout de femme d'1 mètre 47, de son vrai nom Chaja Rubinstein, (elle changera son prénom lorsqu'elle embarquera pour l'Australie) née en 1872 en Pologne à Cracovie et qui mourut à 93 ans .A 24 ans, refusant la pauvreté de sa jeunesse, elle prend un bateau en partance pour l'Australie, où réside un de ses oncles, avec dans ses maigres bagages un peu de la crème  pour la peau fabriquée par les frères Lykusvky, des chimistes hongrois clients de la modeste échoppe de son père  . Les premières années furent très dures, jusqu'à ce que l'idée jaillit: elle dont tout le monde admirait la beauté de la peau (qu'elle  soignait chaque jour avec la crème qu'elle avait ramenée de Pologne), pourquoi ne ferait -elle pas commerce de cette crème auprès des Australiennes dont la peau est mise à rude épreuve.?

Avec son petit peau de crème, à force d'études et de travail, Heléna Rubinstein va mettre peu à peu en place les premières pierres de ce qui deviendra un véritable empire de la beauté.

De Melbourne à Londres, de Paris à New York , grâce à son acharnement au travail, mais aussi ses qualités de visionnaire, "Madame" comme elle se fera appeler va faire de son nom une des marques les plus connues et reconnues de l'univers de la cosmétique.

Michèle Fitoussi nous dresse ici le portait d'une femme complexe , un "paradoxe vivant, démesuré, too much, à la fois "autoritaire, exigeante, tyrannique, despote, cruelle, avare, égoïste, tricheuse, parfois inhumaine, mais elle pouvait être dans le même temps généreuse, gentille, attentive, charmeuse, timide, ouverte, tolérante, bourrée d'humour."

Une femme dont la vie privée ne fut malheureusement guère heureuse. Certes elle aima , et eu plusieurs hommes dans sa vie: tout d'abord Edward Titus, son premier mari qu'elle rencontra en Australie,  un dandy un peu touche à tout, qui fut son meilleur ami et confident et de qui elle eut deux fils, Roy et Horace, mais dont les infidélités répétées eurent raison de leur union. Puis ce fut Artchill Gourielli, un soit disant prince , qu'elle épousa en 1938 , trois ans après leur rencontre, et de qui elle partagea la vie jusqu'à sa mort en 1955, mais dans les faits , ils ne se voyaient que peu , Héléna étant trop accaparée par sa boulimie de travail et de voyages. Quant à ses fils, elle les délaissa dès leur plus jeune âge, et jusqu'au bout, leurs rapports furent conflictuels. Dans les dernières années de sa vie, c'est sur  PAtrick O Higgins, son secrétaire et "homme de compagnie", (qui aurait ou être son petit-fils) qu'elle reporta ce qui peut paraître une sorte d'amour maternel

Ce livre est aussi l'occasion d'un voyage à travers "les époques , les pays , les guerres : l'émancipation des Australiennes, la Belle Epoque en Europe, le Londres des années dix libéré du puritanisme victorien, le Montparnasse artistique et littéraire des années folles , les "roaring twenties " en Amérique, l'avant-guerre à Paris et à New York, les années cinquante de la reconstruction et de la démocratisation de la beauté, les années soixante de la consommation. Et toujours, en filigrane, la longue marche des femmes vers leur liberté."

J'ai beaucoup apprécié cette lecture, et malgré son nombre de pages conséquent-presque 500, ce livre se lit facilement et assez rapidement. Comme je l'ai souligné au début de ce billet, je ne suis pas une lectrice avertie de ce genre littéraire qu'est la biographie et n'ai pas de critère de comparaison .

Je remercie encore Blog o book et les Editions Grasset pour cette découverte

Note 17/20

Comments

[irrégulière]

cela fait plusieurs fois que je vois cette référence à Sulitzer, il va falloir que j'y jette un oeil ! Comme toi, j'ai beaucoup aimé cette lecture !

[Stef]

[Ikebukuro]

Je regrette de ne pas avoir postulé pour le partenariat avec Livraddict... Ton billet me donne envie de découvrir ce livre, mais comme je connaissais un peu le parcours de cette femme j'avoue que
j'avais peur de m'ennuyer.

[Stef]

c'est vraiment bien écrit. le livre à priori est long (épais et écrit assez petit), mais dans les faits, il se lit vite