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L'isolement de Gwenaëlle Aubry

31 Mars 2010 , Rédigé par Stef Publié dans #Littérature France (chroniques)

isolment.jpgL'isolement
de Gwenaeëlle Aubry

Stock  (avril 2003)
56 pages

 

Résumé :

 

Margot est en prison.On ignore qui elle est, on ignore ce qu'elle a fait.
Margot ne parle pas.Elle écrit seulement.Elle écrit depuis la maison des morts et des demi-vivants.
Ils ne savent pas, ceux qui l'ont enfermée ici, qu'elle est seule avec lui.Ils ne savent pas que, ligne après ligne, elle finira par lui rendre vie.

A moins qu'elle ne le tue tout entier.

  L'auteur:

 

Ancienne élève de l'ENS et du Trinity College de Cambridge, Gwenaëlle Aubry, agrégée et docteur en philosophie, est chargée de recherche au CNRS. Auteur de plusieurs essais de philosophie et d'idée, elle s'essaie en 1999 au roman avec 'Le Diable détacheur'. De ces états d'âme d'une adolescente de dix-huit ans folle amoureuse d'un homme mûr, sourd déjà la maturité de l'auteur et la limpidité de sa plume. En 2002, l'écriture fiévreuse qui hante les pages de 'L' isolée' témoigne de la dérive violente dans laquelle peut s'enfermer une femme par amour. En 2007, la philosophe abandonne la forme romanesque pure dans 'Notre vie s'use en transfigurations'. Par le biais de récits, de contes, de portraits et même d'articles de presse, elle s'attaque à la dictature du beau et à l'inégalité face à laquelle les critères de beauté nous confrontent. D'une écriture poétique, Gwenaëlle Aubry interpelle une fois de plus son lecteur. Plus autobiographie, mêlant fiction et quête personnelle, 'Personne', qui paraît en 2009, connaît un très joli succès critique et public.

A noter que Personne a reçu le prix Fémina en 2009

 

Mon avis :

Ce récit fait suite à l'Isolée que Gwenaelle Aubry en 2002 et que je ne manquerai pas de lire.

Dans l'isolement , la narratrice , Margot ,est en prison , on ne sait depuis quand, ni pourquoi.
Le livre commence ainsi:

"C'est alors que j'ai décidé de me taire tout à fait .Il ne me restait déjà plus grand-chose quand je suis arrivée ici. Mais c'est encore trop pour eux: ils me voulaient moi aussi."


C'est un livre sur l'enfermement et la dépossession , au sens propre comme figuré. Enfermement entre les murs de la prison avec ses  rituels d'entrées vécus par ces femmes comme autant de viols,  dans des cellules minuscules  de quelques mètres carrés et enfermement sur soi comme Margot, qui ne parle plus et vit dans sa tête, Margot qui ne se nourrit plus , et finit suite à un acte de violence, en cellule d'isolement.

"A l'isolement, tout est différent: on est livré à soi. On est claquemuré dans son vide, prisonnier de ses dédales. On est abandonné à ses monstres, jeté dans sa fosse privée"

Et il y a eu heureusement  pendant un temps l'amie Aminata, parlant à peine français et passant ses journées à chanter des chants africains en regardant les barreaux de sa fenêtre,en prison pour la simple raison qu'elle est clandestine et a refusé , pour ses enfants, d'être reconduite dans son pays.

"Ainsi Aminata était -elle deux fois bannie : innocente parmi les coupables, coupable d'être innocente, implacablement déplacée."

 

J'ai bien aimé ce texte, à l'écriture travaillée, alternant des passages au phrases courtes et claquantes et des phrases très longues (parfois une page) et volontairement lourdes .

 

A noter que Gwenaelle Aubry se serait  inspirée de Florence Rey pour l'écriture de ce récit.

 

Note : 16/20

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V
<br /> Thème intéressant, je note ce titre.<br /> <br /> <br />
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